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Parents 31

La dépression post-partum : en parler pour mieux accompagner

Dépression post-partum

La naissance d’un enfant est toujours perçue par la société comme un grand bonheur. Pourtant, elle peut être source d’un mal être plus ou moins important, dû aux changements physiques et psychologiques qu’elle provoque. Dans les semaines qui suivent la naissance de leur bébé, les deux parents sont ainsi susceptibles de développer une dépression. Les chiffres le montrent, la dépression post-partum n’est pas un phénomène rare : en France, 10 à 15 % des femmes en souffrent et environ 8 % à 10 % des pères à travers le monde sont concernés. Et pourtant, il n’est pas toujours facile de reconnaître les signes d’une dépression post-partum. Parents 31 vous aide à identifier les symptômes et vous partage les aides et lieux ressources en Haute-Garonne pour vous accompagner.

 

Baby-blues et dépression post-partum : les reconnaître

Les différences entre baby-blues et dépression post-partum

Le baby-blues, est un changement d’humeur de la maman qui se manifeste par une irritabilité, une grande fatigue, une tristesse accrue (envie de pleurer, etc.), un sentiment de découragement. Cet état, qui concerne 50 à 80% des mères dans les jours suivant l’accouchement (généralement entre le 3-ème et 10-ème jour) est transitoire et ne dure pas. Il s’explique en effet principalement par les changements hormonaux et physiques et les bouleversements psychologiques dus à l’accouchement.

Si vous vous sentez triste ou démunie, rassurez-vous, cela est normal et, la majorité du temps, passager. En général, les symptômes disparaissent tous seuls. Pour autant, le conjoint ou l’entourage peuvent apporter soutien et réconfort. N’hésitez pas à leur demander de l’aide.

En revanche, si les symptômes sont très intenses et persistent dans le temps (ils durent plus de deux semaines), parlez-en à un professionnel de santé (médecin ou sage-femme). Il pourrait s’agir d’une dépression post-partum ; ce n’est pas un phénomène rare.

Les symptômes de la dépression post-partum maternelle

Parmi les symptômes typiques, on retrouve ceux du baby-blues : une fatigue intense, des pleurs incontrôlables, une difficulté à gérer le stress, de l’irritabilité, etc. C’est leur intensité et leur durée dans le temps qui doivent vous alerter.

De plus, on peut noter d’autres symptômes tels que : une dévalorisation de soi, une incapacité à apprécier son rôle de parent ou encore une phobie d’impulsion, c’est-à-dire la peur de blesser son bébé.

Enfin, les tendances suicidaires sont également à prendre au sérieux : selon un rapport de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (Encmm) pour la période 2016-2018, le suicide et les causent psychiatriques constituent la première cause de décès maternels en France.

La santé mentale de la femme enceinte doit faire l’objet d’un suivi régulier tout au long de la période prénatale et en post‑partum. Pour éviter la peur du jugement et la culpabilité, le mieux est d’en parler.

 

La dépression post-partum chez les pères

La dépression post-partum paternelle

Si l’on connaît mieux la dépression post-partum chez la mère, ce trouble concerne aussi les pères. En effet, 10 % d’entre eux en souffrent pendant leur première année de parentalité. Tout comme les mères, les pères jouent un rôle essentiel dans le développement de l’enfant. Par ailleurs, la dépression post-partum paternelle peut avoir des effets sur la santé mentale de la mère.

La dépression post-partum paternelle diffère de celle des mères dans le sens où elle arriverait généralement plus tard, avec un pic dans les 3 à 6 mois suivant la naissance. Par ailleurs, les symptômes sont moins visibles chez les hommes. La dépression peut se traduire par un retrait social, une indécision, une peur ou une irritabilité accrue, mais aussi par la consommation d’alcool ou de drogues.

Chez les pères aussi, il faut libérer la parole. Les hommes peuvent avoir plus de difficultés à mettre des mots sur leur souffrance. La société ayant tendance à mettre l’accent sur les mères, il peut s’avérer plus complexe pour les pères en dépression post-partum de trouver de l’aide et un accompagnement. Cependant, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin pour traiter cette dépression et pouvoir s’épanouir dans sa paternité.

Le congé paternité a des effets bénéfiques sur la santé mentale des pères

Le congé paternité était déjà reconnu pour ses bénéfices sur l’équilibre familial. Aujourd’hui, des chiffres prouvent ses effets positifs sur la santé mentale des pères et notamment sur la dépression post-partum. Mercredi 4 janvier 2023, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a fait le lien entre la prise du congé paternité et la réduction des risques de dépression post-partum paternelle.

L’étude s’est basée sur les données de plus de 10 000 couples hétérosexuels et s’est intéressée aux effets de ces deux semaines de congé paternité sur les risques de dépression post-partum chez chacun des parents. L’étude montre que 5,7 % des pères n’ayant pas pris de congé paternité développent une dépression post-partum, contre 4,5 % chez les pères ayant posé ce congé.

 

Dépression post-partum et baby-blues : ouvrir le dialogue et briser les tabous

Beaucoup de jeunes parents (mères et/ou pères) se sentent coupables de leurs émotions négatives et se comparent aux autres qui semblent toujours faire mieux. Ce sentiment d’être hors norme les empêche de demander de l’aide.

En réalité, les femmes et hommes vivant ce genre d’expérience sont nombreux. La parole se libère petit à petit, notamment grâce aux réseaux sociaux et aux plateformes en ligne, mais la société montre encore peu cet aspect de la maternité et de la paternité.

C’est pourquoi il est important d’en parler, dès les premiers signes, à votre entourage ou à un professionnel de santé (médecin, sage-femme, professionnel de PMI, etc.). Des solutions existent pour vous accompagner sans jugement dans votre expérience de la parentalité, avec toutes les difficultés que cela entraîne. Un suivi psychologique, l’éventuelle prescription d’antidépresseurs ou la prise en charge par une unité mère-enfant pourra être nécessaire.

 Pour en savoir plus, consultez l’article « Dépression post-partum : les symptômes à surveiller » de Vies de famille.

 

Baby-blues et dépression post-partum : se faire accompagner en Haute-Garonne

L’association Maman Blues

L’association Maman Blues est une association nationale créée par des mères ayant rencontré des difficultés dans leur parentalité à destination des parents qui traversent une période difficile, pouvant aller de état de “blues” jusqu’à la dépression post- partum.

Il existe des référentes locales pour vous aider et vous accompagner dans cette épreuve. Un forum est également mis à votre disposition pour échanger avec des parents dans le même cas que vous : https://forum.maman-blues.fr/login

La Protection Maternelle et Infantile

La PMI est un lieu central pour vous et vos enfants et offre un accompagnement dans la parentalité, que ce soit lors de visites à domicile (sages-femmes PMI, infirmières-puéricultrices) ou lors de consultations médicales proches de chez vous (médecins PMI).

Le réseau parentalité 31

Il existe en Haute Garonne de nombreuses aides et lieux ressources pour vous accompagner dans votre parentalité et vous soutenir en cas de difficultés. N’hésitez pas à vous faire aider !

  • L’aide à domicile : cet accompagnement ponctuel et temporaire à domicile peut vous permettre de souffler. Depuis le 1er juin 2024, vous pouvez aussi solliciter l’aide à domicile, sur orientation d’un professionnel (des domaines sociaux, médico-social ou médical), pour du répit parental en cas d’épuisement (ou pour le prévenir)
  • Les espaces écoute parents : ces espaces permettent d’échanger avec un psychologue, de bénéficier de conseils ou d’une orientation personnalisée sur des sujets allant du simple questionnement éducatif aux difficultés plus importantes (agressivité, difficultés scolaires, mal-être,…). Un psychologue de l’École des parents et des éducateurs (EPE) vous accueille sur rendez-vous. Ces entretiens sont confidentiels et gratuits. Retrouvez les coordonnées des espaces écoute parents sur le site Parents31.fr.

Pour aller plus loin

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